#ChallengeAZ : F comme au Fourneau

L’an dernier, j’avais répertorié les différents aliments que pouvaient consommer un agriculteur de la Haute-Loire.
Pour rappel, les éléments de base étaient

  • Le porc
  • La soupe
  • Les pommes de terre
  • Le pain
  • Les fromages

Existe-t-il une différence dans l’alimentation chez les paysans de l’Allier ?

Il n’est pas aisé de trouver beaucoup d’information sur les habitudes alimentaires dans l’Allier du XIXe siècle. Sur le livre « Les Campagnes bourbonnaises, il y a cent ans » de André Touret, on a deux exemples de repas : un dans la montagne bourbonnaise et l’autre dans le pays bocager. Si on peut penser que dans la Limagne de Saint-Pourçain, on va se rapprocher de ces repas, les différences de production agricole avec les autres zones du département va forcément en modifier la composition.

Sur les 2 exemples, on retrouve comme éléments de base : la soupe, la viande de porc, le pain, les pommes de terre, le fromage. C’est à dire, les mêmes aliments qu’à Saint-Ferréol d’Auroure.

Il y a, en fait, peu de différence, seulement sur des aliments moins consommés. Il semble que l’on mangeait plus de variété de viande, notamment de la volaille. La région est aussi un pays de chasse et de pêche avec les nombreuses rivières environnantes. La consommation de gibiers et de poissons devait être régulière.
On sait aussi par les documents concernant les métayers qu’ils devaient avoir des arbres fruitiers : pommiers, poiriers, cerisiers, noyers…

Lire la suite

#ChallengeAZ : E comme Évolution de la communauté Bonnamour

Après avoir défini le cadre de vie général dans lequel a vécu François Bonnamour, je vais me concentrer plus précisément sur la vie en communauté de sa famille.

Avant la naissance de François

En travaillant avec les registres de recensement de la population, on peut avoir une bonne indication sur la présence de communauté.

En 1836, la famille Bonnamour habite à Brout Vernet. Le père de François, Jean à 8 ans. Lui et ses parents, Pierre Bonnamour et Marie Anne Bardin, ainsi que sa soeur Catherine et son frère Jean (N°2) habite ensemble avec les parents de Pierre, Jean Bonnamour et Françoise Moitron. Dans la même maison cohabite aussi les frères de Pierre, Jean et Gilbert Bonnamour avec leur femme respective Marguerite Favier et Antoinette Margottat. La famille héberge cette année là, un domestique en plus, Jean Gougat. Ainsi vivent sous le même toit, 12 personnes et 3 générations.

L’année suivante, toute la famille déménage à Bayet et sur le recensement de 1841, on retrouve malgré le décès des parents en 1841 et 1838, les trois frères toujours unis, Pierre a maintenant 4 enfants et Gilbert en a 2.

En 1846, Pierre a quitté ses deux frères et habite avec sa femme et ses 6 enfants au lieu-dit le Marais. Ses frères, eux, vivent toujours ensemble au lieu-dit le Chambon mais en 1851, on les retrouve chacun de leur côté. Cette même Année, Gilbert meurt à l’âge de 40 ans, Jean le suivra 3 ans plus tard.
Pierre lui vit avec sa petite famille en 1851, à Martilly, dans sa ferme, un domestique les accompagnent, Jean Gougat qui semble être le même que celui de 1836 à Brout Vernet.

La communauté de l’enfance de François

Pierre va établir à son tour sa communauté familiale avec ses propres enfants.

En 1856, Jean Bonnamour, l’ainé des enfants de Pierre, est maintenant marié à Marie Brun et ils ont eu leur première fille, Annette. Tous les trois habitent la ferme familiale au domaine du Bois. Sur les registres, on voit qu’ils hébergent avec eux, deux domestiques. Cette même année la seule fille de la famille, Catherine épouse Claude Mantin et quitte la communauté pour vivre à quelques kilomètres de là dans la commune de Loriges. Lire la suite

#ChallengeAZ : D comme Domaines et métayage

Une des particularités du Bourbonnais est son nombre important de grands propriétaires terriens et de métayers qui leur louaient leurs terres.
À la fin du XIXe siècle, l’Allier s’impose comme l’un des départements les plus marqué, en France, par l’emprise de la grande propriété foncière :  terrains de plus de 100 hectares. Ces propriétés représente plus de 40% de la superficie agricole dans le Bourbonnais.

grandes propriétés

Tiré du livre « Les châteaux dans le bocage Bourbonnais » de J.L. Etien

En 1856, l’Allier est le département qui compte le plus de métayers, 40% de la population agricole contre 7% dans l’ensemble de la France.

Cette répartition n’est pas égale dans tout le département. Celui-ci peut être coupé en 2 avec au nord, une part important de grandes propriétés allant jusqu’à 80% d’occupation du territoire d’une commune, alors qu’au sud, il y a une multiplication de petits fiefs. À Bayet, les côtes dépassants les 100 hectares représentent 32%, ce qui n’est pas négligeable.

Cette particularité fait que le métayage Bourbonnais est la référence dans l’étude du métayage en France.

 

Origines et mise en place du métayage

Il existe plusieurs origines à cette situation. Elles varient en fonction de la position sociale et des époques.

Pour les nobles, même si les difficultés financières avaient commencé à apparaitre avant, les épidémies et la guerre de cent ans sont un amplificateur, qui va pousser les seigneurs Bourbonnais ruinés à vendre leur terre. Lire la suite

#ChallengeAZ : C comme Communauté de travail

Une particularité bourbonnaise est le travail, dans les fermes ou domaines, en communauté. Cette particularité viendrait avant tout de la structure de la société paysanne de l’Allier et des possessions ou locations de terre. Le métayage, par exemple, nécessite une main-d’œuvre importante et non salariée. J’aborderai ce sujet dans un autre article.

Si cette vie communautaire n’est pas la règle partout dans l’Allier, elle représente le principal mode de vie pour François Bonnamour.

L’an dernier, pour la Haute-Loire, j’avais montré que même si les membres d’une même famille pouvaient habiter à proximité et donc travailler ensemble, chacun avait sa propre habitation et était indépendant. Les enfants quittaient le domicile parental au moment de leur mariage pour avoir leur propre chez-eux.
Dans l’Allier, la lecture des recensements de population nous renseigne sur l’existence de ces communautés et il est fréquent de voir plusieurs couples et plusieurs générations cohabiter dans une même ferme. Il n’est pas rare qu’en plus se rajoute des domestiques issus ou non de la famille.

Les communautés de travail ne sont pas que familiales, dans le livre « Paysans du Bourbonnais: une société rurale face au changement, 1750-1880 » de Daniel Paul, on peut lire que 60% des baux multiples le sont par des preneurs unis par des liens de parenté.

communauté Bonnamour

Lire la suite

#ChallengeAZ : B comme Bayet

François Bonnamour a souvent pris le chemin pour aller au centre de Bayet.
En sortant de la ferme, il prend le long chemin bordé de part et d’autre de grands champs cultivés. Rapidement sur sa gauche, un autre chemin descend en direction du bief de la Sioule et du moulin d’Entremiole. Après quelques centaines de mètres, toujours sur la gauche, il passe devant le portail du domaine de Châtelus, propriété de la famille de Grouchy avec sur sa droite l’allée, nouvellement construite, bordé de noyers qui permet de rejoindre la route départementale 183 en direction de St-Pourçain sur Sioule. Au bout de cette allée, il aperçoit les fermes des Roches.

En continuant son chemin, il arrive maintenant devant le château des Édelins qu’il contourne par sa gauche et voit les premières maisons du bourg. Rapidement la place du village entourée de l’église Saint-Marcel, de la mairie et de l’école, est atteinte. De cette place, un beau panorama nous permet de voir la plaine et la rivière la Sioule en contre-bas.

Bayet

Photo du site de la mairie bayet.fr

Lire la suite

#ChallengeAZ : Acte de naissance de François Bonnamour

J’ai longtemps hésité à participer à ce ChallengeAZ 2017 surtout sans préparation ou presque. Mais le plaisir (ou l’addiction) de mes 2 précédentes participations me pousse à rejoindre la communauté des fidèles généablogueurs.

Pour cette nouvelle édition, j’ai fait le choix de vous parler de la vie de mon arrière-arrière-grand-père François Bonnamour. Manque d’originalité penseront, peut-être, ceux qui m’ont suivis l’an dernier puisque mon thème était la vie de Claude Samuel.
Mon défi, cette année, va être double :

  • Ne pas refaire les mêmes articles que l’an dernier.
  • Arriver à tenir tout le mois avec le peu d’info que je possède sur François Bonnamour.

Pour le premier point, le changement de région et les modes de vie différents vont me permettre d’aborder d’autres thèmes que l’an dernier.

Pour le second point, ben… on verra bien

 

Naissance de François Bonnamour

 

François est le premier garçon du couple Jean Bonnamour et Marie Brun.

Il est né le 17 janvier 1859 à 10h du matin dans la commune de Bayet (Allier).
Ses parents habitent dans la ferme familiale du lieu-dit le domaine du bois. Ce domaine se trouve à 1,6 km du centre du village. À cette époque, le chemin qui relie Bayet à l’ancienne commune de Martilly passe devant l’habitation de la famille Bonnamour. Ce dernier perdra de son importance avec la construction, en 1853, de la route départementale 183 pour aller à St-Pourçain sur Sioule en passant par Nérignet. On peut penser que comme pour le domaine du Châtelus situé entre le village et la ferme, une allée fût mise en place pour rejoindre ce nouvel axe principal.

Domaine du bois

Carte IGN

Lire la suite

#ChallengeAZ : Bilan 2016

J’ai eu besoin de quelques jours pour faire le bilan de mon ChallengeAZ. Ce n’est pourtant pas la fatigue d’écrire tous les jours, qui en est la cause.

Avant toute chose, je voudrais remercier toutes les personnes qui ont lu mes billets et qui m’ont encouragé en cliquant sur le bouton « j’aime ». Je remercie aussi celles qui ont permis la diffusion de mon travail par twitter ou autres sites.

Sept jours avant le début du challenge 2016, je n’avais toujours pas de thème, je prenais seulement la décision de participer. Plus beaucoup de temps, pour me décider quand me vient l’idée de travailler autour de mon arrière-arrière-grand-père Claude Samuel.

Lire la suite

#ChallengeAZ : Supplément : Arrivée du train à Saint-Ferréol

Au moment où Claude Samuel, Marie Louise Barret et leurs enfants quittent la Rullière vers 1879-1880, le paysage de Saint-Ferréol d’Auroure est en plein changement. De nombreux ouvriers ont pris place dans les environs de cette localité et dans celle de Pont-Salomon. Pendant près de quatre ans, ils vont creuser plusieurs tunnels et construire de nombreux viaducs.

 

Ligne Firminy à Annonay

La vallée de l’Ondaine et la région stéphanoise forment, grâce à la métallurgie et les houillères, la première région industrielle de France. Pour permettre une meilleure exportation de sa production d’acier ou de son charbon, le département de la Loire va investir rapidement dans de nouveaux moyens de transport.

Lire la suite

#ChallengeAZ : Z comme 3, 2, 1, Zéro, 1, 2, 3…

Claude Samuel entre dans les dernières années de sa vie. Le compte à rebours a commencé. Les ainés de ses enfants sont partis de la maison familiale. Ils sont allés rejoindre la vallée de l’Ondaine et l’attrait de ses industries. Claude attend (espère ?) la venue de petits enfants pour qu’ils prennent la suite et que l’histoire familiale continue.

 

Les dernières années

Vendredi 9 août 1901, Claude a maintenant 67 ans. En ce jour des bien-nommés Saint Amour et Saint Samuel, Claude devient pour la première fois grand-père.

Lire la suite

#ChallengeAZ : Y comme Y a du bruit dans la forge

Sur des billets précédents, plusieurs fois, j’ai évoqué le métier de cloutier qui non seulement a été celui de Claude Samuel mais a été, aussi, celui de son père.

J’ai décris leurs costumes et leurs habitudes alimentaires. Il est temps de présenter, maintenant, l’activité qui a accompagnée Claude, jusqu’à la fin de sa vie.

 

Les outils

Le premier des outils est la forge. C’est un petit ouvrage de maçonnerie d’environ 1 mètre de haut sur lequel on faisait se consumer du charbon. Pour augmenter la température, le cloutier utilisait un soufflet relié à la forge par une tuyère qui débouchait en son centre et qui permettait d’attiser le feu. Le soufflet était sûrement l’élément le plus cher de la forge. Il n’était pas rare, malheureusement pour le cloutier, que les rats endommagent cet instrument. La forge était similaire à celle des forgerons.

Lire la suite