Le service militaire dans ce milieu du 19ème siècle est très long, 7 ans. Le soldat est coupé de sa famille pendant de longues périodes. Les permissions, pour rentrer chez lui, sont peu fréquentes et se déplacer en traversant toute la France devient une vraie expédition. Les trajets se font à pied et si les moyens le permettent en diligence ou on l’a vu en train.
À l’époque, pas d’internet ou de téléphone pour prendre des nouvelles. Seules les lettres sont le moyen de rester en contact. La difficulté, c’est que de nombreuses personnes ne savent ni lire, ni écrire. Comme on l’a vu à la lettre I, Claude Samuel et les siens semblaient ne pas avoir ces connaissances de base. Était-il quand même en contact avec sa famille ?
Lettre de sa mère
Le 25 septembre 1859, une lettre à destination de Caen part de la poste de Saint-Didier-La-Seauve.
Mon cher fils
J’apprends avec plaisir que ta santé est toujours
bonne, que Dieu te la conserve. Toute la
famille a été bien sensible à ton souvenir.
Je désire bien sincèrement que tu obtiennes
le congé que tu espères afin d’avoir bientôt
la satisfaction de t’embrasser.
Ton frère Joseph t’envoie en un mandat
sur la poste, une somme de quinze francs,
que je t’engage à bien ménager.
Adieu nous t’embrassons tous
avec affection. Ta mère
Veuve Samuel
Saint-Didier, le 24 septembre 1859.
Cette lettre nous apporte de nombreuses informations :
- Claude Samuel reste en contact avec sa famille par l’intermédiaire du service postal.
- Lui-même, envoie des courriers à sa mère.
- Ils trouvent aussi bien à Saint-Ferréol d’Auroure que dans la caserne à Caen, une personne pour lire ou écrire ces lettres. Dans les communes il s’agit souvent de l’instituteur ou d’un écrivain public.
- On apprend que même s’ils parlent patois, ils parlent aussi en français.
- On apprend que Claude est en bonne santé.
- Ils sont croyants
- Claude a demandé un congé et à un peu plus d’un an de la fin de son service militaire, il espère bien pouvoir retourner chez sa mère.
- Son frère Joseph qui a eu la chance d’être exempté grâce à la présence de Claude sous les drapeaux, semble être redevable envers son frère et lui envoie de l’argent.
- Les 15 francs envoyés représentent une belle somme pour la famille de Claude, mais encore plus pour lui quand on se rappelle qu’il gagne 10 centimes par jour, soit environ 3 francs par moi.
Quand Claude a-t-il reçu cette lettre ? On ne le saura jamais. D’autant plus que d’après son carnet militaire, on peut lire que le 29 septembre 1859, il entre à l’hôpital. Malheureusement, aucune indication sur le motif de cette hospitalisation.
On aime bien toutes les conclusions que vous pouvez tirer d’une simple lettre.
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